Joli mois de mai...
Pour de bon, je crois que
la saison des pluies est terminée ici. Nous entrons doucement dans
l'hiver, le soleil est là, à peine voilé parfois par quelques nuages
non menaçant, du début à la fin de la journée. Sa présence est d'autant
plus agréable que les nuits sont fraîches sur les hauts plateaux. On a
pu le vérifier, en ce long weekend, premier mai oblige, du côté de la
région d'Itasy, à l'ouest de Tana, la capitale. De chaudes journées où
la bière nous a heureusement rafraîchi et de fraîches nuits pendant
lesquelles le rhum nous a réchauffé quelque peu. En compagnie de
"nordistes", un couple de belges résidents et un lillois baroudeur,
nous avons passé un excellent séjour à crapahuter dans les montagnes, à
la recherche du plus haut sommet de la région ou plus simplement à la
recherche de notre chemin, à déguster du foie gras local, à admirer des
geysers ou une jolie cascade, à traverser des villages typiques des
hauts plateaux où des ribambelles de gamins nous suivaient où nous
guidaient vers nos objectifs en chantant, ou encore boire un coup dans
des gargotes, assis parterre, à regarder défiler la vie du village...
De bons moments, donc, à apprécier la douceur de vivre locale, dans un
cadre montagneux, parfois proche de ce qu'on peut voir en Auvergne, à
enchainer marches et pauses THB, routes et pistes défoncées, pétanques
et apéros, nuits agitées et journées physiques...
Je crois qu'on peut parler d'Equilibre concernant ces quelques
jours. D'Equilibre linguistique également puisque nos compères belges
parlent un malgache quasi parfait, depuis 5 ans qu'ils sont ici. Certes
l'accent peut paraître douteux aux premiers mots mais on s'y fait assez
vite, surtout les malgaches qui semblent bien les comprendre. Il faut
savoir que sans eux, nous y serions sans doute encore, dans la
montagne, à exécuter des travaux dans les rizières pour payer notre riz
et continuer notre route. Non pas qu'on ne sache pas le malgache mais
les quelques mots de notre léger vocabulaire ne permettent pas de longs
échanges quand on est dans la brousse. Oh! notre ami lillois en connait
bien quelques uns mais dès qu'il sort un mot c'est l'hilarité générale
et on obtient que très peu d'infos sur le chemin à suivre où sur le
prochain village. Donc voici un petit lexique de mots essentiels à une
découverte de Madagascar en piéton pour ceux qui un jour voudrait y
venir et souhaiterait prendre un peu d'avance. Ça peut aussi
donner un peu d'exotisme à vos dimanches après midi, faire marrer votre
épicier où encore impressionner une quelconque naïve de comptoir.
Saluer : Salama, Manao ahoana,... comme vous
voulez, demander à quelqu'un si ça va : Salama ve ? s'il vous répond
salama tsara, c'est qu'il va bien. Vous voulez des nouvelles,
demandez Inona no vaovao ? généralement ils vous répondront Tsy
misy vaovao !, rien de neuf !, Azafady pour s'excuser et s'il vous
plait, misaotra pour remercier, dites "THB" pour signifier que vous
avez soif et Toaka gasy pour signifier que vous voulez prendre une
cuite sévère au rhum local et illégal. Si vraiment vous voulez faire
bonne figure à ce niveau là, tentez un "M'ba omeo THB roa, azafady
tompoko !". Lalana veut dire chemin, et dites aux enfants avant de
passer à table, saosao ny tanana!!! et vous aurez des mains propres.
Lancez un petit Ho aiza Jojo ? si vous avez perdu votre
copain en prenant soin de prononcer Zozo et tsy mila si vous n'avez pas
besoin de quelque chose qu'on vous propose, et c'est légion ici. Pour
dire oui, un iiyéé suffira et pour refuser secouez la tête de gauche à
droite en marmonnant un espèce de "hun hun !!". Sachant que la
prononciation est complètement différente de l'écriture, il n'est pas
certain que l'on vous comprenne tout de suite alors entraînez vous. Grand oral dans deux mois.
Veloma.